Get all 8 Laurent Berger releases available on Bandcamp and save 20%.
Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Elle t'attend, Paludier, La beauté dans son lit, L’âme des maraudeurs, Aller voir, Au pas pressé, La belle saison, and Plume.
1. |
Sanguine
02:31
|
|||
Sanguine
Elle épluche une orange
Plus rien ne me dérange
Du vent, de la lumière
Qui brûlaient mes paupières
Dans ce jour anodin
Inventant son parfum
Un agrume innocent
M'a fait rougir les sangs
Comme on rêve des filles
Le fruit se déshabille
Entre ses deux mains blanches
Jeudi devient dimanche
Alors comme en un jeu
Elle en perce le milieu
Et fait jaillir ainsi
Le cœur d'un incendie
Ses doigts tout emmiellés
En arrachent un quartier
Et le portent à ses lèvres
Elle sait que je l'observe
Qui épluche l'orange
Est aussi qui la mange
Rien à redire ici
Laissons faire la magie
Le quartier disparu
Dans sa bouche charnue
J'ai guetté je l'avoue
L'orangé de sa joue
Et j'ai saisi l'instant
Cette chair sous sa dent
Sur le point d'éclater
Elle m'a regardé
La seconde d'après
Mon cœur battait sa forge
J'avais senti couler
Son sirop dans ma gorge
Laurent Berger
|
||||
2. |
La mémoire neuve
01:59
|
|||
La mémoire neuve
C'est promis, j'oublie tout
Les sons, les couleurs, les goûts
C'est promis j'oublie tout
Ce qu'on m'a dit sur les loups
C'est promis je n'sais rien
Ni des hommes ni de leurs chiens
C'est promis je n'sais plus
Qu'importe le nom des rues
C'est promis j'oublie tout
La peau des filles et son goût
C'est promis j'oublie tout
Comme au premier rendez-vous
C'est promis je n'sais rien
Comme à mon premier matin
C'est promis je n'sais plus
Si trop de fois j'ai perdu
C'est promis j'oublie tout
Les rois les reines et les fous
C'est promis j'oublie tout
Je mets ma mémoire au clou
C'est promis je n'sais rien
De ce que veut dire demain
C'est promis je n'sais plus
Je n'ai rien vu, n'ai rien lu
C'est promis j'oublie tout
Mes regrets vont à l'égout
C'est promis j'oublie tout
Je dépose le licou
C'est promis je n'sais rien
De la vie qui me revient
C'est promis je suis nu
L'innocence m'est revenue
C'est juré j'oublie tout
Mes orgueils sont à genoux
C'est craché j'oublie tout
Je n'ai d'autre envie que nous
C'est promis je n'sais rien
Je n'espère que ta main
Et par le cœur par la voix
Je veux grandir avec toi
Laurent Berger
|
||||
3. |
Au pas pressé
04:03
|
|||
Au pas pressé
La librairie du Pas Pressé
A chaque fois que je m'y rends
J'arrive en fin de matinée
Et l'on me sert un verre de blanc
Un Macon, un Entre-deux-mers
Un Viognier ou un Saint-Véran
Je fais confiance à mon libraire
Pour ce qui est du carburant
Ainsi je peux déambuler
Au milieu de ces étagères
Veillant à ne pas bousculer
Un équilibre aussi précaire
La librairie du Pas Pressé
A bien des odeurs de poussière
De moisissures de renfermé
Tous ces mots ne datent pas d'hier
Par quoi faut-il se laisser prendre
Par quoi faut-il se laisser faire
Quand on n'a que la main à tendre
Moi il y a ceux que je préfère
Ceux-là qui vous tournent le dos
Les livres posés à l'envers
Ou ceux-là qui sont tout en haut
Qui en font trop dans le mystère
Mais c'est le hasard qui nous mène
Vers celui qu'on ne cherchait pas
Une reliure peu amène
Tiens George Orwell a écrit çà
Tous ces écrits que le commerce
Fait mine de ne connaître pas
En même temps qu'il déverse
Une littérature sans joies
A la librairie du Pas Pressé
Il y a des livres qu'on ne vend pas
Ceux qui n'ont rien à raconter
Et les romans dont on n'sait pas
Si l'auteur a bien eu ces mots
S'il a donné dans l'esclavage
Ou s'il a joué au corbeau
Les mêmes manques de courage
Mais si vous voulez un conseil
N'hésitez pas à demander
Si le libraire est dur d'oreille
Sa langue est toute en légèreté
Il vous installe tranquillement
Sous la pendule de l'entrée
On ne voit pas passer le temps
Sous une pendule arrêtée
Il dit : Si le livre que vous voulez
N'existe pas dans nos rayons
Vous pouvez nous le commander
Repassez donc à l'occasion
Mais j'aime mieux vous prévenir
Quant aux délais de livraison
On ne peut rien vous garantir
Cela dépend de la saison
Car il faut bien que vous sachiez
Je l'entame à la réception
Ensuite il me faut le préter
Je vends des livres d'occasion
Mais quand les copains l'auront lu
Dans un an ou deux environ
Et si le livre leur a plu
Je vous le cèderai pour de bon
Mais s'il faut vous servir de guide
Venez par ici rien ne presse
On ne repart pas les mains vides
C'est volontiers que je vous laisse
Ce petit livre sans façons
C'est ici un livre de messe
C'est la bible de la maison
Voici l'Eloge de la paresse
La librairie du pas pressé
A chaque fois que j'en ressors
La nuit déjà est avancée
Mais j'ai le coeur plein de trésor
Laurent Berger
|
||||
4. |
La gare de Valence
02:28
|
|||
La gare de Valence
Dans la gare de Valence
Le train arrive et part
Comme dans toutes les gares
Vous me direz quelle évidence
Le train arrive et part
Vous me direz quelle importance
C'est du béton bien dur
Et de l'acier sans arrogance
C'est du béton bien sûr
Et de l'acier quelle évidence
La vie quand on y pense
C'est à chacun son tour
Les âges et les amours
Ainsi dans la gare de Valence
On voit des jeunes sur le retour
Et des trop vieilles en partance
Dans la gare de Valence
Il y a quelques routards
Qui avec les clochards
Nous font des concours d'élégance
Et des beautés sans fard
A la barbe des miss France
En bonne intelligence
Y a des chiens policiers
Qui traînent leurs policiers
Pour renifler nos différences
Y a des chiens policiers
On appelle ça d'la gouvernance
Dans la gare de Valence
Il y a comme une trêve
Entre les gens en grêve
Et ceux qui partent en vacances
Il y a comme une trêve
En attendant qu'ça recommence
Dans la gare de Valence,
Tous les trains sont à l'heure
Ah non, ça c'est un leurre
Vous me direz quelle impudence
Des trains qui sont à l'heure
As t’on jamais vu ça en France
Dans la gare de Valence
Les trains sont en retard
Ah mais ça c'est notoire
Vous me direz quelle innocence
Les trains sont en retard
Comme toujours quelle importance
Comment quelle importance
Et bien je vais vous dire
Pour moi c'est un sourire
Là, dans la gare de Valence
Pour moi c'est un sourire
Et ce sourire-là, c'est ma chance
Laurent Berger
|
||||
5. |
Ton albatros
03:27
|
|||
Ton albatros
Il est couché ton homme, il a vécu
Il t'a aimée, ça comme, mais il n'sait plus
Il est couché ton ange, là, sur le flanc
Plus rien ne le démange, plus d'affluents
Il est couché ton amant magnifique
Ton beau lion rugissant, l'a plus d'Afrique
Il est couché ton homme, il en peut plus
L'en a pris plein la pomme, il en veut plus
Il n'a plus dans les yeux qu'un désespoir
Qui préfère les adieux aux au-revoir
Il n'a plus dans les veines qu'des eaux usées
Et dans l'cœur la rengaine des terres brulées
Il est couché ton ogre, il n'a plus faim
Et vraiment pour un ogre, ça c'est la fin
Il est couché ton homme, l'a plus d'ivresse
Pauvre bête de somme, laisse-le, laisse
Des fois que dans sa nuit un dernier rêve
Lui ramène une envie comme une trêve
Qu'au fond de sa prison, un rêve encor
Lui donne l'illusion qu'il n'est pas mort
Il faut l'aimer ton homme qui n'est plus roi
Ou alors au royaume des sans joie
Ou alors au royaume des sans jeu
Son chant n'est plus qu'un psaume banni des dieux
Il ne livrera pas d'autres batailles
Il ouvrirait ses bras à la mitraille
Il ne veut plus voler ton albatros
Son âme est décharnée, elle se déchausse
Il est couché ton homme, comme au rebut
Il t'a aimée ça comme, mais il n'peut plus
Laurent Berger
|
||||
6. |
Constance
03:52
|
|||
Constance
Ton prénom au matin
Je m'en fais des refrains
Des p'tits bouts d'arc-en-ciel
Ton prénom je t'assure
C'est quand on le murmure
Qu'il déploie ses ailes
Ton prénom c'est ma dune
Mon ivresse ma fortune
Tant et tant que j'en tangue
Ton prénom c'est ma fleur
Je lui donne ses couleurs
Là du bout de la langue
Ton prénom c'est mon île
Je l'accroche à un fil
Petite libellule
J'en fais un cerf-volant
Je la tiens sous le vent
Aux frontières de ma bulle
Ton prénom je le goûte
Comme un fruit qui envoute
Celui-là qui le croque
Le rumine à plein temps
S'y aiguise les dents
En un long soliloque
Ton prénom je dois dire
J'aurais voulu l'écrire
Dans des revues de choix
Qu'on le cite en nos messes
Qu'enfin il apparaisse
Sur nos tables de lois
Mais ton prénom je n'sais plus
Il y a peu je l'ai lu
Sur les lèvres d'un autre
J'ai voulu l'attraper
Mais il s'est envolé
Je n'ai rien pu faire d'autre
Car celui qui savait
Car celui qui avait
Ton prénom à la bouche
Avait au fond des yeux
Des éclats d'amoureux
Que ça m'a parut louche
J'aurais du me méfier
Comme il l'a prononcé
Il sonnait un peu faux
Comment te dire je crois
Que dans cette autre voix
Ton prénom est moins beau
Laurent Berger
|
||||
7. |
Les juges
03:08
|
|||
Les juges
Ils seront là dès ta naissance
Portant le masque du sourire
Mais le sourire de l’arrogance
Tu as des promesses à tenir
Au premier de tes premiers pas
Ils apprécieront ta démarche
Si elle est bien dans l’axe ou pas
Si tu as peur au pied des marches
Avec les enfants de ton âge
Ils se poseront la question
Un peu trop fou, un peu trop sage
Plutot mutin, ou bien mouton
Ils te noieront sous le déluge
Personne n’échappe à ses juges
Viendront les amours illusoires
Entre doux partages et conquêtes
Mais s’il te prend de trop y croire
Eux miseront sur tes défaites
Travail, famille et puis j’en passe
Te faut prouver tes aptitudes
Ils dénigreront tes audaces
Engoncés dans leurs attitudes
Et dans la peur de l’isoloir
Si tu te risques à faire crédit
Ouvrir son cœur à un espoir
C’est offrir son cœur aux fusils
Tu n’auras pas d’autre refuge
Que de te faire pire juge
Quand la vie te prendra en charge
Butant sur ses réalités
Ne t’approche pas trop près des marges
Ils veillent à la normalité
Enfin ils seront sur ta pierre
A se faire chacun le portier
A se prendre chacun pour Saint-Pierre
Le voilà le jugement dernier
Laurent Berger
|
||||
8. |
Lilith
03:11
|
|||
Lilith
Je n'étais pas trop vilain
Elle avait sa beauté
Nous nous sommes croisés
Chacun sur son chemin
Elle avait un sourire
Comme une enluminure
Qui cachait les ratures
Du poème à venir
Un et un qui font un
V'là nos mathématiques
Quant aux sciences physiques
On laissait faire nos mains
Avec des lois pareilles
Tu te fous du décor
Des néons du dehors
Dedans t'as du soleil
Et je me trouvais bien
Peaufinant à loisir
Le dessein de saisir
Le désir de ses seins
Et je nous trouvais bien
S'épuisant à servir
Le devoir de ravir
Le savoir de nos reins
Je te tiens tu me tiens
La jolie gymnastique
Notre culture physique
C'est un mont olympien
Avec des jeux pareils
Tu cours pas les records
Que t'aies la médaille d'or
Ou l'argent c'est pareil
Moi je lui parlais d'elle
Elle me parlait de l'autre
C'était ma blessure d'apôtre
La savoir aussi fidèle
J'aurais voulu qu'elle l'oublie
Le temps du temps que je l'aimais
Mais même dans un monde aussi parfait
Le cœur parfois est impoli
Son sourire mon chagrin
C'était démocratique
J'sais bien qu'en république
On est tous orphelins
Face aux règles, pareils
Tu n'joues pas au plus fort
Tu t'fais ton p'tit trésor
Ton p'tit lot de merveilles
Mais pour une heure être son île
Etre son île et son désir
Etre son île et son plaisir
Son plaisir évangile
Moi pendant ce temps je suis
Moi pendant ce temps je fais
Moi pendant ce temps je sais
Pendant ce temps je fuis
Je n'étais pas trop vilain
Elle avait sa beauté
Nous nous sommes quittés
Chacun suit son chemin
Laurent Berger
|
||||
9. |
Dans les bars
03:00
|
|||
Dans les bars
Dans les bars
Où parfois je m'absente
Rencontrer quelques gloires
D'une rue adjacente
Dans les bars
La nuit nous ensorcelle
Mais la vie qu'on appelle
Est toujours autre part
Dans les bars
Dans les bars
A midi à minuit
Il n'est jamais trop tard
Pour se faire un ami
Mais dans les bars
Y a des habitués
Qu'ont pas envie d'aimer
Ceux qui viennent au hasard
Dans leurs bars
Dans les bars
Il y a les silencieux
Et puis les trop bavards
Pas vraiment d'entre deux
Dans les bars
Pour tous les amoureux
C'est le début d'un jeu
Ou la fin de l'histoire
Dans les bars
Dans les bars
Y a les années cinquante
Qui éduquent au comptoir
Des jeunes sans attentes
Dans les rades
Peu importe le temps
Il se paie comptant
Rasade après rasade
Dans les bars
Où parfois je m'invente
Mes petites histoires
Qu'un peu plus tard je chante
Dans un bar
Où personne n'écoute
Ni mes joies ni mes doutes
Ni mes coups de cafards
Dans un bar
Où personne n'écoute
Ni mes joies ni mes doutes
Ni mes coups de cafards
Dans les bars, dans les bars
Dans les bars
Laurent Berger
|
||||
10. |
Valparaiso
03:48
|
|||
Valparaiso
Valparaiso la vieille
Non je ne t'oublie pas
Tu es dans mes sommeils
Aussi quand je n'dors pas
Tes pélicans me manquent
Et tes vieux apparats
Je me les garde là
Le cœur pour seule planque
Je t'ai su par la route
Dans l'épais cuir d'un bus
Tortillant tant et plus
Les lacets de mes doutes
J'ai grimpé tes collines
Par tous tes ascenseurs
Et j'ai touché du cœur
Ta saleté divine
Valparaiso la vieille
Non je ne t'oublie pas
Je claque tes merveilles
A chacun de mes pas
Moi qui voulais te prendre
Par ton chemin de mer
Matelot bien trop fier
Pour te montrer son tendre
Que tu m'ouvres tes bars
En putain insolente
Mais putain innocente
Dans son nid à cafard
Et baiser ta défroque
Et tes nœuds électriques
Mais t'as suivi, pudique
Le diktat de l'époque
Valparaiso la vieille
Non je ne t'oublie pas
Je regarde le ciel
Et je rejoins tes bras
Laurent Berger
|
||||
11. |
Celui qui vient
02:31
|
|||
Celui qui vient
Celui qui vient,
Celui qui va
Celui qui bat
Dans nos refrains
Celui qui va
Celui qui vient
L'samaritain
Le bon soldat
Celui qu'on croit
Celui qu'on veut
Celui qu'on peut
Et qu'on déçoit
Celui qui chante
Celui qui tremble
Qui nous ressemble
Et que l'on tente
C’ui-ci en chair
C’ui-ci en fleur
Le p'tit bonheur
Qu'a pas d'revers
Celui qu'on hume
Celui qu'on guette
Qui nous rend bête
Qui nous enrhume
Celui qui vient
Et qui s'en va
Qu'on n'retient pas
Parce qu'on sait bien
Ce pieux hasard
Dont ne peut mais
L'ordre parfait
De nos retards
Celui qui erre
Celui qu'on tord
Celui qui mord
Trop de poussières
Celui qui meurt
Dans nos vitrines
En Palestine
Ou bien ailleurs
Celui qui souffre
Et qui nous blesse
Tant son ivresse
Nous est un gouffre
Celui si lourd
Quand on recule
Mais qui bascule
Au petit jour
Ce demi-dieu
Ce dieu peut-être
Qui sans promettre
Eclaire nos yeux
Cet ange nu
Tant et si bien
Qu'il en devient
Vite déchu
Celui qu'on aime
Celui qu'on loue
Cet entre-nous
Encore en germe
Celui qu'on loue
Celui qu'on aime
Ce doux poème
Si c'était nous
Laurent Berger
|
||||
12. |
L'épouvantail
03:24
|
|||
L’épouvantail
C’est quoi ces moineaux qui s’envolent
Dès que tu ramènes ta fiole
Bardé de tout ton attirail
C’est quoi ces pékins qui resserrent
Sur leurs trois sous des mains en serres
Quand tu d’mandes un peu de ferraille
C’est quoi ce temps qui s’effiloche
Et qui te laisse comme une cloche
Un peu tout nu dans la bataille
Un jour t’as failli être riche
Riche à t’en beurrer un sandwich
Mais bêtement la vie déraille
Voilà t’y pas qu’un mauvais pas
Entraîne un autre mauvais pas
Doucement la veine se taille
Est-ce un instant où tout se brise
Ou est-ce la vie qui s’épuise
Qu’il vous vient des cheveux de paille
Bien sûr tu joues les bienheureux
Homme de rien homme de peu
Mais c’est l’hiver sur ton poitrail
A prendre l’amour trop à cœur
Et ses épines trop à fleur
On peut lire sur ta peau en braille
On te dira de garder foi
Qu’il y a toujours un endroit
Pour tout revers de la médaille
C’est quoi ce rire que t’abandonnes
Entre nos murs où tout résonne
Et qui fissure notre sérail
Laurent Berger
|
||||
13. |
Le silence
03:34
|
|||
Le silence
Comme une boue accrochée aux chaussures
Comme ce lierre qui lézarde les murs
Et comme une ombre qui sort de ton ombre et danse
Le silence
Comme ces mots de l'amour que l'on tait
Comme ces pages impossibles à tourner
Comme un joueur ne veut pas voir passer sa chance
Le silence
Comme cet âge inutile que l'on joue
Comme ces enfants qui au meurtre se vouent
Comme tout homme n'a jamais que pour toute enfance
Le silence
Comme ce ventre avorté de la vie
Comme ce tendre que la raison renie
Comme ces cœurs qui apprennent à l'envi la cadence
Du silence
Comme un soleil par l'orgueil rougit
Qui se retire et nous laisse à la nuit
Et comme un homme ne laissant derrière lui, en défense
Qu'un silence
Comme une liane suspendue à ton rire
Comme aux arcanes d'une science en délire
Et comme une ombre qui sort de ton ombre et danse
Je suis silence
Laurent Berger
|
||||
14. |
Bucolique
02:39
|
|||
Bucolique
Bien sûr qu'il y eut des Magellans
Des dénicheurs de mers de Chine
Et ces merveilleux fous volants
Pour déflorer les nuits andines
Bien sûr qu'à tous les fils du temps
Comme des drapeaux dans nos mémoires
S'enflent des noms de conquérants
Et autres grands faiseurs d'Histoire
Bien sûr qu'en nos littératures
Tant d'Aragons, tant de Verlaines
Ont su écrire sans ratures
D'inoubliables "Je t'aime"
Bien sûr qu'il y eut des chevaliers
Errants tout au travers du monde
A s'en vouloir le relever
De ses enfers, de ses immondes
Bien sûr certains ont fait la poudre
Pour les artifices du rires
Quand d'autres allèrent chercher la foudre
Quand d'autres inventaient l'avenir
Bien sûr certains ont su des hommes
Plus que n'en surent jamais les sciences
Et d'autres ont pris sur eux la somme
De nos erreurs, de nos errances
Bien sûr qu'il y eut des airs sans frimes
Pour se faire porteurs de nos flammes
Tant d'humanité mise en rimes
Bien-sûr l'Auvergnat et puis bien-sûr Amsterdam
Mais il n'y pas d'autres chansons
Que celle qui chante ton nom
De petit jour en petit jour
Et que j'appelle mon amour
Laurent Berger
|
||||
15. |
A mi-chemin de l'homme
06:09
|
|||
A mi-chemin de l’homme
C’est un âge fantôme
Nul n’en a jamais su
La fin ni le début
Indicible royaume
C’est la fin de l’enfance
Et du vagabondage
C’est l’heure où le voyage
Se transforme en errance
A mi-chemin de l’homme
A mi-chemin de l’ange
Où la vie vous dégomme
Où la vie vous démange
A mi-chemin de l’homme
Entre l’or et la fange
A mi-chemin de l’homme
A mi-chemin de l’ange
C’est l’âge des géants,
Des géants et des Dieux
Tout est tellement sérieux
Quand on a dix-sept ans
C’est l’âge des bois tendres
Qui violemment s’écorcent
Quand après le divorce
On renait de ses cendres
A mi-chemin de l’homme…
C’est un âge superbe
Se voulant à la fois
Et le serf et le roi
Le sujet et le verbe
C’est un âge terrible
Quand il te faut choisir
En guise d’avenir
D’être chasseur ou cible
A mi-chemin de l’homme…
C’est un âge innocent
Les autres sont coupables
De se nourrir de fables
De se mentir au sang
C’est un âge mystère
Pourtant sous le soleil
Nos fils sont pareils
A ce qu’étaient nos pères
Laurent Berger
|
Laurent Berger France
Chansons de l’instant, chansons de rencontres,
Laurent Berger a l’art de fouiller derrière
les
apparences et de nous faire redécouvrir nos
propres vies d’individus, de citoyens ou
d’amants. Avec déjà cinq albums à son actif,
Laurent Berger est reconnu pour son inspiration
singulière et son écriture élégante, sensible et
imagée.
... more
Streaming and Download help
Laurent Berger recommends:
If you like Laurent Berger, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp