Get all 8 Laurent Berger releases available on Bandcamp and save 20%.
Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Elle t'attend, Paludier, La beauté dans son lit, L’âme des maraudeurs, Aller voir, Au pas pressé, La belle saison, and Plume.
1. |
Tous les amours
03:04
|
|||
Tous les amours
Tous les amours s'en vont en mer
Pour la traversée du sublime
Ils laissent les vivants derrière
Au quotidien qui les opprime
Pas de carte pas de boussole
Ils se confient à l'incertain
C'est du prévu dont ils rigolent
Leur plan de vol est fait d'instinct
Tous les amours s'en vont en mer
Et se moquent des pesanteurs
Au fil de l'eau au fil de l'air
Ils ont l'âme des maraudeurs
Le fol espoir d'une autre terre
Un prénom aux lèvres cousu
Tous les amours s'envoient en l'air
Et leur envol est un refus
Qu'importe l'état du rafiot
Ou la carlingue du capitaine
Qu'importe tes ailes en lambeaux
Tu voleras sois-en certaine
Et tu t'arrangeras des tempêtes
Sans même t'en apercevoir
Ton rendez-vous est une quête
Alors qu'importent les victoires
Mais les couchants toujours témoignent
En embrasant les horizons
Qu'un horizon toujours s'éloigne
À mesure que nous l'approchons
Tous les amours s'abîment en mer
A défaut de s'être trouvés
D'autres se perdent en Cordillère
De n'avoir voulu renoncer
J'ai mis ma radio au silence
Et mes balises par dessus bord
La terre est encore loin je pense
Et encore loin le prochain port
J'ai arrêté tous les moteurs
Ton prénom à mon cœur cousu
Mon vol est libre et sans rancœur
Tu peux me porter disparu
Laurent Berger
|
||||
2. |
Fantaisie
01:50
|
|||
Fantaisie
Je m'appelle fantaisie
Je suis née d'une envie
D'un pêché d'un plaisir
De la loi du désir
De la chaleur des pores
Quand elle s'évapore
Et forme ses mirages
Aux chevaux de halage
Aux épaules meurtries
Du fardeau de la vie
Je m’appelle fantaisie
Je m'appelle fantaisie
Je ne suis que folie
Je ne suis que futile
Vous diriez inutile
Car trop irrégulière
Multiple et singulière
A vos routes si sûres
Je préfère la luxure
D'absolues trajectoires
De joies blasphématoires
Je m'appelle fantaisie
On peut me croire ici
Je suis déjà ailleurs
A la frontière des peurs
Sur des quais de fortune
A jalouser des lunes
Aux lueurs incertaines
Je ne suis que fredaines
Solitude incomplète
Je ne suis que comète
Je m'appelle fantaisie
Et je sais mon sursis
Mais que le temps me grise
Et que la vie m’épuise
C’est la règle et je veux
Être espiègle à ce jeux
Herbe folle sauvage
A toute heure a tout âge
Funambule de la vie
Je m’appelle fantaisie
Laurent Berger
|
||||
3. |
Un vers inachevé
03:26
|
|||
Un vers inachevé
Tiens tu n'as pas fini ton vers
Cela ne te ressemble pas
Botter en touche une phrase en l'air
D'habitude tu laisses ça
Aux indécis aux gens de brume
Ceux qui se noient dans l'encrier
Qui manquent d'aplomb dans la plume
Qui aiment à se faire prier
Tiens tu n’as pas fini ton vers
Cela ne te dérange pas
De laisser là tout un parterre
Bien affamé de ces mots là
Ces mots qui tranchent ces mots qui forgent
Ceux qui labourent et qui tronçonnent
Ces armes blanches nées de ta gorge
Ces alarmes qui t’époumonent
Tiens tu n’as pas fini ton vers
Cela ne te démange pas
D’aller au bout de ta colère
D’éjaculer enfin ta joie
Toi d'habitude tu vitupères
De point d'orgue en exclamations
Mais voilà que ta voix se perd
Dans des nuages en suspension
Tu découvres un peu sur le tard
Les horizons du mot silence
La fantaisie de nos brouillards
De la pudeur son élégance
Je te rassure maudit poête
Si t’as la rime un peu morose
Tu viens d’ouvrir une fenêtre
Y a pas que la verve qui cause
Tu viens d’ouvrir un horizon
Par cette phrase inachevée
Parce qu’elle est sans ponctuation
Elle pourra vraiment s’envoler
Et dire à c’ui qui tend l’oreille
Vas y maintenant c’est à ton tour
Imagine un peu des merveilles
Et finis ma chanson d’amour
Rien n’est plus beau qu’un vers inachevé
Rien n’est plus beau qu’une phrase incomplète
Qui dit à l’autre à toi d’imaginer
Qui dit à l’autre vas c’est toi le poète
Rien n'est plus beau qu'un’ phrase inachevée
Rien n'est plus beau qu'un vers que rien n'achève
Qui dit à l’autre je n’ai rien fait qu’essayer
Qui dit à l’autre vas y finis mon rêve
Trois petits points pour que rien ne s’achève
Trois petits points c’est le cœur qui s’entête
Trois petits points pour que rien ne s’arrête
Trois petits points et l’espoir se relève
Laurent Berger
|
||||
4. |
Lamantine
04:18
|
|||
Lamantine
J'attendrais la vague première
Où tout commence à se défaire
Où nos amours sans un reproche
Déjà lentement s'effilochent
J'attendrais sur mon banc de brume
Que tu t'avances dans l'écume
Et qu'à la mer tu te confondes
Dès l'arrivée de la seconde
Cette serpente à tes genoux
T’enivrera de ses remous
Et tu seras sa prisonnière
Ô ma naufragée volontaire
La troisième autour de tes hanches
Enroulera sa houle blanche
Dans un délicieux jeu de dupe
Elle te nouera dedans sa jupe
Le temps que je souffre un je t'aime
Arrivera la quatrième
Et celle-ci toute à sa faim
Se hissera jusqu'à tes seins
Et mes mains se feront jalouses
De cette vague qui t’épouse
En s’emparant de tes épaules
La cinquième fermera ta geôle
Ainsi je perdrais mon amante
De déferlante en déferlante
Chacune à son tour plus joueuse
T'arrimera en amoureuse
La sixième lame à ton cou
Sera la griffe de l’Ankou
Le temps de compter jusqu’à deux
La septième mouillera tes yeux
Si j’aperçois dans le lointain
Ces animaux que les anciens
Prenaient alors pour des sirènes
Cela adoucira ma peine
Quand tu porteras la huitième
A ton front tout comme un diadème
C'est en reine que je te vois
En princesse que tu te noies
Je vois déjà l'instant précis
Où la neuvième t'engloutie
A la suivante je me retire
Je saurais ne plus me mentir
Laurent Berger
|
||||
5. |
Le cirage
02:50
|
|||
6. |
Ton cul sur la commode
04:06
|
|||
Ton cul sur la commode
Si j'en avais le temps
Je t'écrirais une ode
Un poème évoquant
Ton cul sur la commode
Cette anatomie blanche
Cette nudité crue
Et ces très veilles planches
Quelque peu vermoulues
S'il est une routine
Qui ne peut me lasser
C'est quand sur sa patine
Tu viens boire ton café
Le matin au réveil
En chemise de nuit
Un rayon de soleil
Réchauffant tes appuis
De ton doigt tu effleures
Ces tendres meurtrissures
En bas ton pied joueur
Taquine sa serrure
Je devine parfois
L'origine d'un monde
Et tu te joues de moi
En fausse pudibonde
Ce meuble là te vient
Je sais de ta famille
Depuis des temps anciens
Il va de mère en fille
Chaque génération
A son tour le transmet
De maison en maison
Jusqu'à nous désormais
Si dans cet héritage
Vous transmettez aussi
Cet impudique usage
Ce meuble est bien verni
Ou plutôt quand je vois
Cette forme affaissée
Je me dis que ce bois
A du en voir passer
Combien a t'il connu
D’affolants postérieurs
On va compter en culs
On fera moins d'erreurs
Depuis la campagnarde
La fille de maison
Jusqu'à la banlieusarde
La femme de patron
Je ne peux m'empêcher
De voir passer en rêve
En un long défilé
Tes aïeules qui se lèvent
Une tasse a la main
En petite tenue
Reposant au matin
L'arrière-train de leur cru
Certaines ont un suaire
En guise de nuisette
Mais leurs fessiers à l'air
Sont encore très honnêtes
Et je vois ta grand-mère
En culotte d'antan
Enfin je vois ta mère
Oh, pardon, belle-maman
Ta commode est ainsi
Un précieux sanctuaire
Par vos fesses poli
D'un geste héréditaire
Qu'il faut perpétuer
Seulement dieu te garde
Ne vas pas te planter
En ton cul une écharde
Il te faudra un jour
Aussi t'en séparer
Notre fille à son tour
Voudra s'en emparer
C'est peut-être pour bientôt
Je l'ai vu comme toi
Le reluquer tantôt
Et y passer son doigt
Et y poser son quoi ?
Et y passer son doigt
Laurent Berger
|
||||
7. |
Transhumance
04:05
|
|||
Transhumance
Voilà que l’on arrête les horloges de Lyon
Et qu’entre Saône et Rhône, la course s’interrompt
Le chômage s’empare des mains des musiciens
Le peuple des chanteurs enterre l’un des siens
Est-ce de n’avoir plus ce même métronome
Qui rend belle l’ivresse dans le cœur des hommes
Chacun met ses entrailles dans les pas d’un copain
Le peuple des chanteurs enterre l’un des siens
Alors à l’unisson, à même résonance
Ils vont à l’abandon comme autant de semence
Si pour la première fois ils sont restés sans voix
Copains comme chansons, chacun porte sa croix
Tout au travers des rues qu’ils connaissaient si bien
Le peuple des chanteurs enterre l’un des siens
Et moi je tords mes mots, fébrile et dérisoire
Pour faire de ce drame une petite histoire
Comme on s’adresserait à quelques orphelins
Le peuple des chanteurs enterre l’un des siens
Alors à l’unisson, à même résonance
Ils n’ont d’autre saison que cette transhumance
Va, petit peuple va, chorale de chagrin
Car celui qui s’en va n’a pas vécu pour rien
Laurent Berger
|
||||
8. |
Nuits ouvrières
02:48
|
|||
Nuits ouvrières
Sous les néons blafards
Du sinistre hangar
Que l'on nomme atelier
Des hommes ouvriers
De pâles figurines
Éteignent leurs machines
Et le sourd grondement
Qui de la nuit des temps
Exhalait son haleine
Dégonfle sa bedaine
Repose son tourment
Pour un quart d'heure de temps
Et du cycle infernal
De l'usine cannibale
Chacun goûte la pause
Chacun se recompose
Ou bien donne le change
Laisse passer un ange
L'éclat de rire de l'un
Gène tout un chacun
La soudaine résonance
A des airs d'indécence
Nulle victoire ici
Et nulle gloire pardi
S’ils ne sont plus otages
De cette usine à gages
Où sont parquées leurs vies
Chacun d’eux est surpris
D’avoir fait de ses mains
L’aube qui vient enfin
Et ces chiens de faïence
Dans leur ultime danse
Qui encore se toisent
Effacent des ardoises
De colères délavées
Devant le jour mort-né
Qu’ai-je donc fait de plus
Moi l’illustre inconnu
Que vaincre le sommeil
Soleil Ô mon soleil
Vas tu me dire pourquoi
Tu ne brilles plus pour moi
Les voici maintenant
Comme des survivants
Des guerriers en sursis
Ils ont sué la nuit
Ils ont changé de rive
Et la relève arrive
Laurent Berger
|
||||
9. |
Paludier
03:02
|
|||
Paludier
Moi qui à chaque fois m’enfuis
À peine après avoir chanté
Sans jamais attendre les fruits
Des graines que j’ai pu planter
Moi qui après quelques refrains
Songe déjà à m’envoler
Histoire d’aller un peu plus loin
Sans prendre le temps de récolter
S’il me prenait l’envie demain
De ne plus chanter mes chansons
Que pour ma pomme et des embruns
Dans un cabaret sans plafond
J’irais cultiver un jardin
De mille miroirs à dessaler
De mille miroirs qui ne font qu’un
Hardi je serais paludier
Moi qui serais plutôt d’eau douce
Et encore sans en abuser
J’irais me servir d’une lousse
Comme on apprend à caresser
Je me f’rais marin sans esquif
Qui apprivoise vents et marées
Un Robinson sur son récif
Hardi je serais paludier
Pour un vitrail à méditer
Une alliance entre ciel et mer
Dans le puzzle des étiers
Se parcheminent tant de mystères
Cette saumure qui n’a pas d’âge
Qui se laisse enfin ramasser
Qui achève ici son voyage
C’est une mémoire déflorée
En attendant je m’éparpille
Je m’entraîne un peu chaque jour
À n’pas confondre tout ce qui brille
À observer le temps qui court
Et à goûter ta peau pardi
Qui fait de ma bouche un palais
Qui fait tout le sel de la vie
Hardi je serai paludier
Laurent Berger
|
||||
10. |
Après l'amour
03:50
|
|||
Après l’amour
Après l'amour tu n'es plus rien
Tu n'es même plus un synonyme
Tu t'en retournes là d'où tu viens
Au banc des amants anonymes
Après l'amour tu n'es plus rien
Elle est fermée la parenthèse
Ton illusion d'être quelqu'un
Elle est en vrac sur une chaise
Quand t'as plus rien entre les bras
Quand t'as plus rien entre les mains
On te confond avec les draps
Après l'amour plus rien
Après l'amour quand tu regardes
S'évanouir l'ultime braise
Quand d'avoir trop baissé la garde
Tu n'es même plus une hypothèse
On t'offrirait des chrysanthèmes
Pour peu qu'on devine ton ombre
Mais qui voudrait crier Je t'aime
Au beau milieu de ces décombres
Quand t'as plus rien entre les bras
Quand t'as plus rien entre les mains
Coupable à la fin du repas
Coupable d'avoir encore faim
Voici le temps que rien n’étonne
Voici les plaines de l’absence
Quand le frisson vous abandonne
Que l’on se meurt de somnolence
Laurent Berger
|
||||
11. |
||||
Que deviennent nos chimères
Que deviennent nos chimères
Lorsque l’on n’y croit plus
Ces vérités d’hier
Aujourd’hui disparues
Que deviennent nos chimères
Lorsque l’on n’y croit plus
Ces vérités premières
Aujourd’hui superflues
Elles qui peuplaient nos chants
Nos forêts, nos falaises
Quand les veillées d’avant
Scintillaient de leurs braises
Elles à qui nos prières
Donnaient souffle et puis vie
Les voilà sans lumières
Le cœur à l’agonie
Les voilà sans emploi
À mendier quelque gloire
Comme des filles sans joie
Qui écument les trottoirs
Vomissant leur détresse
À la farce de l’histoire
Donnez nous de l’ivresse
Nous oublierons de boire
Que deviennent nos chimères
Lorsque l’on n’y croit plus
Qu’elles retombent sur terre
En parfaites inconnues
Elles pour qui l’éphémère
N’a pas été prévu
Que deviennent nos chimères
Lorsqu'elles tombent des nues
Elles se voulaient superbes
De toute éternité
Filles du vent, filles du verbe
Et les voilà fanées
Comme ces amours d’antan
Amitiés d’autrefois
Déchues dorénavant
À trop savoir pourquoi
À l’heure des inventaires
Nos icônes vacillent
Que deviennent nos chimères
Quand nos yeux se décillent
Laurent Berger
|
||||
12. |
Âmes amis amours
03:48
|
|||
Âmes, amis, amours
Âmes amis amours
Pardonnez-moi
Je vous confonds parfois
Quand au creux de chez moi
Embastillé moderne
Profitant de mes cernes
L’un de vous me traverse
Me met le cœur en perce
Chevalier sans armure
Âmes amis amours
Pardonnez-moi
Je vous confonds souvent
Vous êtes tant et tant
D’affluents anonymes
À vous offrir en rimes
À mes effervescences
Ce sont vos résurgences
Qui ont fait ma figure
Âmes amis amours
Pardonnez-moi
Je vous confonds encore
Et cela sans effort
Tant j’ai donné ma peine
Pour croiser l’âme humaine
À chaque coin de rue
À l’âge d’être nu
Mon chant n’est qu’un murmure
Âmes amis amours
Pardonnez-moi
Je vous confonds toujours
Et vous dois en retour
Ces mots qui me travaillent
Effleurant vos entailles
Sans en violer les plaies
Fidèle à tout jamais
À nos entrevoyures
Laurent Berger
|
Laurent Berger France
Chansons de l’instant, chansons de rencontres,
Laurent Berger a l’art de fouiller derrière
les
apparences et de nous faire redécouvrir nos
propres vies d’individus, de citoyens ou
d’amants. Avec déjà cinq albums à son actif,
Laurent Berger est reconnu pour son inspiration
singulière et son écriture élégante, sensible et
imagée.
... more
Streaming and Download help
Laurent Berger recommends:
If you like Laurent Berger, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp